Les élèves de première spécialité SVT ont eu l’occasion de mener une étude scientifique, accompagnés par un ingénieur d’étude du Muséum national d’histoire naturelle, Dr Ludovic Crochard, lui-même ancien élève de l’établissement.
Évaluer la biodiversité de la forêt
Dès la deuxième séance de l’année, les élèves se sont rendus dans quatre zones représentatives de la forêt de Montargis :
- une ancienne clairière en cours de recolonisation, riche en fleurs,
- une zone plus dense dominée par des feuillus,
- une parcelle marquée par la présence de pins,
- une mare, milieu humide favorable à une faune particulière.

L’objectif était d’évaluer leur Indice de Biodiversité Potentielle (IBP), un indicateur fondé sur dix critères (présence de bois mort, diversité des essences, structures du milieu, etc.). Chaque critère est noté sur trois, permettant d’obtenir une photographie précise du potentiel de biodiversité de chaque zone.

Écouter la forêt : les mesures écoacoustiques
Parallèlement, des mesures d’écoacoustique avaient été réalisées durant l’été. Pendant une semaine au mois d’août, un micro avait été installé dans chacune des quatre zones. Des enregistrements, d’une minute toutes les cinq minutes ont été effectués.
Les résultats ont ensuite été analysés par Dr. Crochard, permettant d’identifier les différentes espèces présentes et de comparer la diversité acoustique entre les zones.

Croiser les données : La confrontation des deux approches – l’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP) d’un côté et les mesures d’écoacoustique de l’autre
L’objectif était clair : vérifier si les zones où l’IBP est élevé correspondent effectivement à celles où la richesse spécifique, révélée par la diversité des sons enregistrés, est également plus importante.
Pour répondre à cette question, les élèves ont comparé leurs résultats de terrain avec ceux issus des enregistrements acoustiques.
Ils ont ainsi constaté que certaines zones à fort IBP présentaient aussi une grande diversité de chants d’oiseaux (zone 1, 2 et 3). D’autres, en revanche, montraient un décalage (zone 4).
De plus, les élèves ont pu poser un regard critique sur l’étude menée puisque seulement quatre zones de la forêt ont été analysées, les résultats donnent une première idée mais ne suffisent pas pour à répondre à la problématique posée.

Partage d’un parcours : du LEF au Doctorat jusqu’au métier d’ingénieur d’étude
Ce projet a aussi été l’occasion pour les élèves d’échanger avec Dr. Crochard. En tant qu’ancien élève du Lycée en Forêt, il a partagé son parcours, depuis ses années au lycée Forêt jusqu’à la soutenance de sa thèse.
Son intervention a permis aux élèves de découvrir les réalités concrètes du métier d’ingénieur d’étude : la richesse des missions de terrain, l’importance du travail en équipe, mais aussi les contraintes liées à la gestion des données.
Un projet formateur à de nombreux niveau pour les élèves
Ce projet présente de nombreux atouts pour les élèves : il les familiarise avec des méthodes scientifiques concrètes, développe leur esprit critique face à des données et les prépare au Grand Oral en les plaçant en situation de restitution d’un travail et de réflexion. Mais surtout, il leur offre une ouverture sur les métiers liés à la biodiversité et à l’écologie.
Des résultats de l’étude bientôt disponibles sur la page Instagram du Lycée en Forêt.
Un grand merci au Dr. Crochard qui a accepté de mener cette étude avec les élèves de 1ère spécialité SVT, mais également aux élèves qui ont pris très au sérieux cette mission d’étudier l’écosystème forestier de la forêt de Montargis.
Céline Sonnet – Professeur de Sciences de la Vie et de la Terre